Lieutenant Colonel Pierre Rauscher

Le Lieutenant-colonel Pierre Rauscher
13 juillet 1899-22 avril 1945Pierre RAUSCHER

Fils du général Edouard Rauscher, Pierre Rauscher est né à Saint-Dié le 13 juillet 1899. Il effectue sa scolarité au Prytanée militaire de La Flèche où il acquiert, en vrai « brution », les vertus et le caractère qui feront de lui un officier exemplaire.
Il y préparait l’entrée à Saint-Cyr lorsque survient la Première Guerre mondiale. Appelé sous les drapeaux en avril 1918,
il est adjudant au 30e bataillon de chasseurs à pied lorsqu’il intègre la promotion de la  « Victoire » à Saint-Cyr le 3 novembre 1919 et sort quatrième sur 166.
lIl fait campagne au Levant, puis de 1926 à 1932, il est lieutenant instructeur à l’ESM de Saint-Cyr. Affecté au 6e BCA, il est promu capitaine en 1933.
En décembre 1936, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Diplômé de l’école
de guerre en juillet 1939, il participe à la désastreuse campagne de France et se bat sur la Somme sans jamais désespérer. Après l’armistice, il est affecté à Toulouse qu’il quitte en juillet 1942 pour rejoindre le ler RI à Saint-Amand, où il prend le commandement du 3° bataillon en septembre. Taille moyenne, très jeune d’allure, sec, joues creuses pommettes saillantes, lèvres minces, front largement découvert, yeux bleus perçants, le commandant Rauscher est aussitôt adopté par ses pairs et ses subordonnés à qui il montre la voie à suivre. Il prend la mesure de son bataillon en un temps record.
« Dès que nous fûmes démobilisés, le commandant se lança à corps perdu dans la résistance.
Tous sentaient chez lui la haine du Boche et les anciens du 3ème bataillon se souviennent de son attitude lors des évènements de novembre 1942 où la rage au cœur, il dut rendre nos armes.
La démobilisation ne le décourage pas. Il accomplit en quelque temps une œuvre
sociale gigantesque. Par tous les moyens, il maintient l’unité de son bataillon, lutte contre la déportation, place ses hommes et ses cadres dans différents emplois de la
région, dans les fermes,
les forêts, en mairie, à la préfecture et même au STO. Il régularise leur situation en
leur fournissant des cartes d’identité et d’alimentation. Des secours sont accordés à des camarades nécessiteux et le colis mensuel parviendra régulièrement aux prisonniers du ler RI. Tous les lundis, il préside une réunion de ses cadres, où, dans une atmosphère de camaraderie, nous découvrons sa simplicité, son intelligence, son dévouement dans
ses discussions, dans ses actes. Il nous apprend à aimer la France comme on chérit un grand blessé, il exalte notre patriotisme jusqu’au fanatisme et avec lui, nous jurons de tout faire pour aider au redressement du pays par les armes et dans la paix. »
Le commandant Rauscher reconstitue son 3ème bataillon à 4 compagnies dont les éléments sont répartis sur le quart du département du Cher. Une mission est confiée à chacun : les uns forment les groupes, les sections, les compagnies, d’autres sous sa direction procèdent à l’organisation délicate du front  intérieur. Payant toujours de sa personne, il est partout. En mars 1943, il organise les premières équipes secrètes et les instruit en vue des prochains parachutages d’armes.

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